L’immobilier ailleurs: La Belgique

Cinq tendances dans le secteur immobilier belge qui exerceront chacune un impact sur l’avenir du marché d’habitations.

Un nombre croissant de familles monoparentales occupe un appartement

Depuis 1960, le nombre de mariages se terminant en divorce a fortement augmenté. En 2009, pas moins de deux mariages sur trois se sont soldés par un divorce. Comme de nombreuses familles monoparentales partent à la recherche d’une nouvelle habitation, cela entraîne des conséquences sur le marché immobilier où les appartements à deux ou trois chambres à coucher, en moyenne, sont plébiscités.

Souvent, la maison de famille est trop grande et trop chère pour continuer à y vivre seul avec les enfants. En cas de résidence alternée, un appartement à deux ou trois chambres à coucher offre une alternative payable. De plus en plus de familles monoparentales masculines cherchent un appartement. Alors que dans le passé le droit de garde était automatiquement attribué à la mère, la résidence alternée ou le droit de garde exercé par le papa sont de plus en plus fréquents.

Un nombre croissant de transactions immobilières

Les mediors – les Belges actifs diplômés de l’enseignement supérieur entre 46 et 64 ans – et les seniors n’optent plus pour une maison individuelle ou jumelée à trois ou quatre chambres à coucher et un jardin. De plus en plus souvent, ils vendent leur maison devenue beaucoup trop grande, à un âge pas encore avancé. Les revenus de leur maison permettent aux mediors/seniors actuels de s’acheter un appartement (de luxe) à proximité de leur maison vendue ou de louer une habitation plus petite.

Les personnes âgées ne passent plus directement de la maison familiale à la maison de repos ou au service flat. Ils retournent sur le marché immobilier. En ne consacrant qu’une partie de la somme reçue à leur nouvelle habitation, ils gardent une poire pour la soif qui peut servir à aider leurs enfants, à investir dans une résidence secondaire, ou ils la gardent pour de futurs besoins d’habitation. Acheter et vendre de l’immobilier plusieurs fois dans une vie devient monnaie courante étant donné que ce ne sont pas seulement les mediors/seniors qui abandonnent l’idée d’acheter un terrain, un appartement ou une maison une seule fois et de s’en tenir là.

Plus petites habitations

Une maison avec en moyenne trois chambres à coucher spacieuses (14 m³), un grand living (40 m²), une entrée, un jardin et un garage, reste le rêve de toutes les familles belges. Cependant, cette donnée est également en train de changer : habiter un grand logement n’est plus réservé à tout le monde, pas seulement parce que la population belge augmente chaque année. 
En ville, la superficie d’habitation moyenne se réduit à 70 m². Dans les banlieues et la campagne, les logements réduits gagnent également en importance et la superficie habitable moyenne baisse de façon significative.

Là où il y a 15 ans, la superficie habitable moyenne s’élevait encore à 129m², aujourd’hui elle a baissé à 105 m². Non seulement, la superficie disponible est limitée, mais aussi les prix élevés de l’énergie, le grand nombre de certificats exigés et de nouvelles réglementations jouent un rôle important et coûtent de l’argent. Dans ce cas, habiter une surface plus petite offre souvent une solution, sans remettre le budget en question. La frontière linguistique n’est plus une barrière insurmontable. 

Les communes d’Enghien, Braine-le Comte, Braine-l’Alleud et Lasne sont toutes relativement proches de Bruxelles, soit en distance, soit en confort de déplacement grâce à une circulation moins dense ou à un meilleur accès aux transports en commun. Il n’est donc pas étonnant que ces communes gagnent en popularité auprès des Flamands et des Bruxellois.

Alors qu’à l’époque les acheteurs potentiels franchissaient surtout la frontière linguistique pour des raisons professionnelles, aujourd’hui ils avancent d’autres motifs, les prix plus avantageux des terrains et des maisons jouent un rôle significatif.

Les familles recomposées trouvent difficilement un logement payable qui réponde à leurs conditions dans le centre de Bruxelles. C’est pourquoi, de plus en plus de jeunes familles s’installent en banlieue. La circulation constitue un autre facteur décisif : par exemple, le trajet Liège-Bruxelles dure moins longtemps que le trajet Gand-Bruxelles.

Des solutions financières alternatives aident les jeunes acheteurs-potentiels à acheter leur première habitation

La crise bancaire et économique a forcé les grandes institutions financières à adopter une attitude très stricte, ce qui a compliqué l’accès au marché immobilier pour de nombreux jeunes candidats-acheteurs. Les solutions alternatives de plus petites institutions financières donnent souvent du répit aux jeunes. Grâce à des solutions sur mesure, les jeunes acheteurs potentiels réussissent à acquérir leur premier bien immobilier.

On remarque que les jeunes candidats n’achètent pas tout de suite leur habitation de rêve. Souvent, ils ne disposent pas d’assez de capital pour démarrer. Grâce à l’attitude moins stricte d’institutions financières (plus petites) qui offrent des possibilités de financement aux candidats-acheteurs qui ne disposent pas de 20% ou 30% du prix d’achat, ils peuvent faire un premier achat.

Après un certain nombre d’années, en fonction de circonstances familiales ou professionnelles, ce groupe retourne sur le marché de l’immobilier pour acheter une nouvelle habitation adaptée à ses besoins. Ajoutez-y un groupe croissant de familles monoparentales et de familles recomposées à la recherche d’une nouvelle habitation, de mediors/seniors qui troquent leur grande maison de famille contre quelque chose de plus petit et vous obtenez rapidement les tendances du marché immobilier de ces prochaines années : une demande en hausse d’appartements et d’habitations plus petites, un intérêt croissant vis-vis de certaines communes et villes wallonnes et une augmentation du turn-over vu que la force des choses a rendu le Belge moins casanier.

Auteur de l’article : Mickael Cantello

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