L’Habitat ailleurs: L’Habitat vernaculaire colombien (1ère partie)

La Communauté Embera Katio

Cette communauté indigène se retrouve principalement dans les départements de Córdoba sur les fleuves Sinú, Esmeralda et Rio Verde et au nord-ouest d’Antioquia. On les trouve également dans les départements de Caldas et de Putumayo.

Une partie de son territoire ancestral coïncide avec le parc naturel national de Paramillo, dans les limites des départements de Córdoba et d’Antioquia.

Les Embera-Katío sont considérés comme des hommes de la montagne (embera eyábida) à la différence des hommes de la rivière (embera dobida), ils font partie de la communauté des Indiens d’Embera.

L’architecture Embera est issue des connaissances de la forêt.

Afin de résister aux inondations et aux insectes, le toit est conçu en forme conique et la couverture est tressée avec des feuilles de guagara ou de palmiers. Les différents modèles des constructions telles que Jamba De, Inca De et Bohío De représentent parfaitement le savoir-faire de cette communauté autochtone millénaire.

Les caractéristiques de l’habitation de l’Embera Katio, connue traditionnellement sous le nom de tambo, consistent en un bâti en bois de plan circulaire ou rectangulaire, construit sur pilotis sur une hauteur d’environ 1,50 mètre et couvert d’un toit de chaume lui aussi conique.

Généralement, les tambos n’ont pas de murs extérieurs ou de cloisons. Les ctivités quotidiennes se développent jour et nuit autour du poêle construit sur un socle en terre au centre de l’édifice.

Chaque logement est généralement isolé, même si dans certains cas, il y a deux ou trois tambos regroupés appartenant à des membres du même ménage.

Ils sont toujours situés au bord d’une rivière qui sert de canal de communication et de lieu de nettoyage et de loisirs. Le mobilier domestique est constitué principalement de paniers, de matériaux, formes et dimensions très variées selon leurs fonctions : petits bancs, étagères et autres objets en bois et en palmiers, écorces d’arbres moulées pour conserver les produits de la récolte ou se reposer la nuit.

La plupart des produits d’ameublement sont fabriqués par eux-mêmes avec des matériaux de la région qui répondent à des besoins essentiels. À ceux-ci s’ajoutent, depuis plusieurs années, certains produits de production industrielle achetés dans les centres commerciaux locaux : pots en aluminium, récipients en verre et plastique, pièces de vêtement pour la décoration, rectifieuses, outils en fer et acier tels que machettes, haches et fusils de chasse, lampes de poche, radios ou magnétophones et, dans la plupart des cas, moteurs hors-bords.

Organisation sociopolitique

L’axe de l’organisation sociale est la famille nucléaire, le père exerçant l’autorité centrale dans les aspects domestique et familial. La parenté est bilatérale, c’est-à-dire par ligne maternelle et paternelle. La communauté est divisée en groupes locaux de parents et de voisins, résidents de maisons voisines, qui participent à des activités sociales communes telles que les mingas (travail collectif) et les fêtes.

Comme chez les Embera, les Jaibaná développent un travail d’une grande importance pour l’organisation sociale. Leur connaissance du « Jai » ou « essence des êtres et des choses » leur permet d’avoir une reconnaissance qui s’étend largement dans la région.

Contrairement aux autres groupes, ils ne sont pas nés comme Jaibaná. Pour exercer leurs fonctions, un processus d’apprentissage est requis, dans lequel un autre Jaibaná enseigne les chants, la construction des cannes et les formes de communication avec les esprits.

Auteur de l’article : Mickael Cantello

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