L’Immobilier ailleurs: La Suède

Marché du logement en Suède : vers un traitement des inégalités

Avec un territoire d’une superficie de 449 964 km2, la Suède est le cinquième plus grand pays d’Europe après la Russie, l’Ukraine, la France et l’Espagne. La Suède avec 10 millions d’habitants possède une faible densité de population, sauf dans les zones métropolitaines.

Le taux d’urbanisation est de 84 % alors que les villes n’occupent qu’1,3 % du territoire. La sauvegarde de l’environnement et l’enjeu des énergies renouvelables sont généralement la priorité des hommes politiques, ainsi que d’une grande partie de la population. En 2014, le ‘Global Green Economy Index’ classe la Suède premier pays le plus écologique au monde.

Les prix élevés des logements et les loyers augmentent les vulnérabilités et les inégalités. 

Malgré leur récente modération, les prix des logements ont triplé en termes réels depuis le milieu des années 90,
le rapport prix / revenu est quasiment de 30% au-dessus de sa moyenne sur 20 ans, ce rapport sur Stockholm étant près du double de la moyenne nationale et parmi les plus élevés au monde. Les nouveaux acheteurs doivent contracter des dettes élevées par rapport aux revenus.

De plus, les longues files d’attente pour les appartements à loyer contrôlé signifient que ceux qui ne sont pas en mesure d’acheter un logement devaient payer des loyers beaucoup plus élevés pour les appartements en sous-location ou nouvellement construits, qui sont estimés à 65% plus élevés en moyenne. 

Des accords récents comprennent des étapes prometteuses, mais des réformes globales du logement sont nécessaires compte tenu de l’ampleur du problème. Les éléments clés d’un ensemble de réformes comprennent:

  • Faire fonctionner le marché locatif: en plus de libéraliser pleinement les loyers des appartements nouvellement construits, il est nécessaire de supprimer progressivement les contrôles existants. Une approche courante consiste à appliquer les loyers du marché en cas de changement de locataire. L’accès à l’allocation de logement pourrait être élargi pour amortir cet ajustement, tout en appliquant une taxe temporaire «d’aubaine» sur les gains de revenus locatifs importants. Pour aider à réduire les loyers du marché plus rapidement, l’offre de location devrait être augmentée, par exemple en réduisant les obstacles à la sous-location et aux ménages louant leurs propres appartements, tout en limitant les risques macro-financiers liés aux logements locatifs.
  • Taxer la propriété pour rééquilibrer le marché du logement: la taxe foncière suédoise a été plafonnée en 2008 pour être parmi les plus faibles de l’OCDE, limitant le coût pour les ménages d’occuper un logement au-delà de leurs besoins. Une augmentation généralisée du plafond de la taxe foncière serait la plus efficace, mais une augmentation ciblée sur les principaux centres pourrait être envisagée pour encourager la mobilité là où elle est le plus nécessaire. 
  • Produire des logements abordables: il est important de simplifier le processus de planification pour réduire le coût de la construction qui a augmenté de plus de 28% en termes réels au cours des 15 dernières années, contre 10% dans la zone euro. La productivité dans le secteur de la construction devrait être renforcée en renforçant la concurrence, notamment en harmonisant les procédures de vente de terrains dans les municipalités et en empêchant les exigences dépassant les normes nationales de construction dans le processus d’approbation. Le gouvernement devrait également étendre les subventions existantes pour la construction d’appartements locatifs abordables, ainsi que celles pour les logements étudiants et les personnes âgées, compte tenu de l’évolution démographique.

Les autorités reconnaissent les faiblesses structurelles de longue date du marché suédois du logement.   

Les politiques du logement très controversées en Suède, limitent la faisabilité de certaines réformes qui pourraient être les plus efficaces en principe, comme l’augmentation de la fiscalité foncière. 

Néanmoins, la mise en œuvre des mesures incluses dans un accord récent «l’accord de janvier» pendant le mandat du gouvernement devrait représenter  un grand pas en avant dans les indispensables changements en vue de réduire les inégalités.

Auteur de l’article : Mickael Cantello

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